Un verdict exemplaire a été rendu mercredi par la cour d’appel d’Aix-en-Provence contre l’influenceur Marseillais Cédric Manjard, alias « Le pêcheur fouuu ». Avec plus de 120K abonnés sur TikTok et Instagram, il s’était fait connaître par ses vidéos de pêche et de chasse, mais aussi par la diffusion d’actes de braconnage. La justice l’a condamné à 18 mois de prison, dont douze ferme, ainsi qu’à une interdiction de pêche en mer, de chasse et de navigation pendant 5 ans ! Son véhicule a également été confisqué !
Un braconnage glorifié sur les réseaux sociaux
L’affaire remonte à Novembre 2022, lorsque des signalements concernant ses publications ont alerté l’Office Français de la Biodiversité (OFB). L’enquête a mis en lumière plusieurs infractions graves : la capture illégale d’espèces menacées comme le corb, la pêche d’un thon rouge en dehors des périodes autorisées près des Goudes à Marseille ainsi que des actes de chasse illicites, notamment en Corse, où il a été filmé en train d’abattre une chèvre à la carabine sans détenir de permis de chasse.
Malgré des tentatives pour redorer son image à travers des vidéos où il relâchait des mérous ou s’insurgeait contre la découverte d’un dauphin mort, la justice n’a pas infléchi sa position. « Glorification du braconnage » : c’est ainsi que l’OFB qualifie son comportement, estimant que son influence sur les réseaux sociaux contribuait à banaliser des pratiques nuisibles à la biodiversité.
Une peine jugée exemplaire…
La condamnation de Cédric Manjard est une réponse ferme à la montée en puissance des vidéos de braconnage sur les réseaux sociaux. L’OFB et la cour d’appel d’Aix-en-Provence ont souligné dans un communiqué conjoint que cette décision devait servir d’exemple à ceux qui pensent pouvoir enfreindre la loi impunément tout en en tirant profit sur internet.
Cette affaire relance le débat sur la responsabilité des influenceurs et l’impact de leurs contenus. Si certains mettent en avant des pratiques responsables, d’autres, comme « Le pêcheur fouuu », détournent leur audience vers des actions illégales et nuisibles à l’environnement.
Avec cette condamnation, la justice envoie un signal clair : les réseaux sociaux ne sont pas un espace de non-droit et ceux qui bafouent les règles de protection de la faune marine et terrestre devront en répondre.
Allons-nous vers une réglementation plus stricte ?
Face à la recrudescence des actes de braconnage diffusés en ligne, les autorités pourraient renforcer les contrôles et les sanctions. Les plateformes sociales sont également appelées à une plus grande vigilance pour supprimer rapidement les contenus illégaux.
En attendant, cette condamnation marque un tournant dans la lutte contre la banalisation du braconnage en ligne. Une affaire qui devrait faire réfléchir bien des amateurs de sensations fortes prêts à tout pour engranger des vues.